Ma mère m’a portée dans un ventre
jeune et ferme que je ne
reconnais pas
j’oublie aussi vite
que j’assimile
on dit tu n’écoutes pas
tout fond comme un buvard
sur ma langue
je regarde le matin
s’embourber dans un temps
sans temps
une minute et la lune
s’est déjà levée
je me remets au lit avec le soleil
fatigué de briller pour d’autres
Je m’enfonce
dans un sommeil trop profond
d’où les rêves ne me reviennent
que par brides éphémères
mon corps rejoint le sien
au fond des glaces
des galets friables
plein les poches
nous revenons
lourdes et trempées
à la surface de l’aube
nous ne sommes pas faites
pour la disparition
Années
1e à 3e sec./7e à 9e année
4e sec. au cégep 1/10e à 12e année
Registres
Lexique des formes poétiques
Catégories
Référence bibliographique
Charlotte Francoeur, « Ma mère m’a portée… », Adieu les crevettes, Le Noroît, 2023, p. 19-20.